20120221

Tribune de Vianney Cier

Comunicat oficial del Conselh Regional de Miègdia-Pirinèus.
Hôtel de région, le 21 février 2012
Economie
Martin Malvy : « donner aux Régions françaises les mêmes moyens que les Länders »
Inaugurant ce mardi 21 février, à Villemur-sur-Tarn, la nouvelle usine Safran aux côtés de Louis Gallois et de Jean-Louis Hertman, Martin Malvy, président de la Région Midi-Pyrénées, a notamment déclaré :
« Il faut donner demain aux Régions françaises les mêmes moyens qu’ont les Länders pour la modernisation de nos PME. Si l’Allemagne a pris le large c’est beaucoup plus pour cette raison que pour des différences de coût du travail et de charges qui sont pratiquement les mêmes qu’en France. »


Martin Malvy es pòrta-paraula de l'ARF

 

Tribune de Vianney Cier

On sent depuis quelques semaines frémir chez les socialistes l’aspiration à donner de l’air aux territoires.
C’est ce qu’ils appellent l’acte III de la décentralisation. À plusieurs occasions d’ailleurs, dans le sondage réalisé à l’automne dernier sur la question, par l’Association des régions de France, le terme autonomie figurait plusieurs fois.
Mais ce qui n’est pas clair pour l’instant, c’est aussi la question de la réorganisation des territoires sur des bassins de vie qui ne sont pas purement des constructions administratives technocratiques, mais reposant sur des communautés de citoyens qui ont du sens, ce qui donne de la force à ces territoires et aux peuples qui les font vivre0.
Il y aura de la nécessité de rédécouper, parfois d’agréger, parfois de séparer, des territoires selon la volonté des habitants qui les ont façonnés au cours de l’histoire.
Une autre chose, c’est la question des rythmes.
Est-ce que la Bourgogne, la Région Centre, ou Champagne-Ardennes, ont les mêmes aspirations que la Bretagne, l’Alsace, l’Occitanie et la Corse ?
Comment, dans le cadre de l’approfondissement de la construction européenne, des territoires peuvent construire un processus graduel d’autonomisation, et de développement progressif avec d’autres régions de l’Europe, à leurs frontières, dans des euros-régions.
Et puis il y a la question de la taille… l’exemple des länders allemands, est intéressant dans la mesure où les plus petits font 252 000 habitants et le plus grand, avec plus de trente villes de 100 000 habitants à lui tout seul, réunit 18 millions d’habitants.
L’Allemagne a su tirer profit de sa grande diversité de situation, en fonctions de l’histoire et de particularités locales.
Et deux des quatre plus petits Länders (Brême avec 404 km2 et 664 mille habitants, et Hambourg, 755 km2 et 1,8 million d’habitants) sont aussi ceux qui ont le taux de chômage le plus faible et le PIB par habitant le plus élevé.
Inversement, la Rhénanie du Nord Wesphalie, avec ses 18 millions d’habitants, connait le taux de chômage le plus élevé de toute l’ancienne RFA d’avant la réunification.
Il ne faut pas nécessairement chercher à créer des régions gigantesques en taille ou en population… l’important une fois encore n’est pas la taille, mais la question de la cohérence, de la fluidité des relations créées par la sociologie, l’histoire, la “vision commune”, d’une communauté de citoyen qui se sent porteuse d’un projet commun, au sein de la République ou au sein de l’Europe.
À une infini variation de situations peuvent correspondre une infini variation de réponses. C’est ce que les autonomies les plus récentes, celles de l’Espagne, ou les dévolutions écossaises, galloises et irlandaises nous ont appris. Nous appelons cela le “fédéralisme différencié” ou les “autonomies asymétriques”.
On sera tenté de nous objecter l’égalitarisme à la française. Tous sur le même pied d’égalité.
L’observation de la réalité nous prouve tous les jours que c’est une fiction, un mythe, mais comme tous les mythes, il est particulièrement difficile à décrocher de certains esprits qui ne trouvent pas de salut en dehors d’un égalitarisme formel, au profit d’un État central unitaire, réputé indivisible.
L’idée de l’autonomie chemine dans les esprits, mais il faut aussi qu’elle ait du sens, qu’elle repose sur une volonté des territoires et des communautés des citoyens.

 

primada de Montsegur 2012